" En coulisses. Dans cette rubrique, un membre de notre rédaction raconte un événement par le petit bout de la lorgnette. Cette semaine, la « Grande marche pour l’Europe », organisée par La République en marche ! Elle s’est arrêtée hier à Canteleu. Questionnaires à la main, badge sur la poitrine, les marcheurs sont prêts. Hier matin à Canteleu, les militants de la République en marche ! (LREM) se sont rassemblés pour une nouvelle étape de la « grande marche pour l’Europe ». Pendant cinq semaines jusqu’au 13 mai, le mouvement politique d’Emmanuel Macron a ciblé des quartiers et des villes de toute la France pour prendre le pouls de l’opinion sur l’Europe en vue des élections de juin 2019. Une stratégie de construction de programme déjà adoptée en amont de la campagne présidentielle.
Samedi, 10 h Ils sont sept motivés hier matin sur la place Gustave-Prat, prêts à couvrir le centre-ville par binôme ou en trio. Selon les chiffres du référent départemental, Maxime Boissière, 2 126 portes ont déjà été frappées et 26 questionnaires remplis depuis le lancement de la marche en Seine-Maritime. Le questionnaire se compose de huit questions, simples, comme : « Selon vous, qu’est-ce qui marche dans l’Europe, qu’est-ce qui ne marche pas ? » ou encore : « Pensez-vous que l’Europe a un impact concret sur votre quotidien ? » L’enquête doit pouvoir être remplie en quelques minutes.
10 h 30, sonnette party Je débute la matinée avec Maurice Bouchu, membre du comité de Canteleu et Clément Bouvet, animateur du comité rouennais. Ils s’approchent de la résidence Maupassant. « J’ai habité ici il y a trente-trois ans », se rappelle Maurice qui a intégré le mouvement politique depuis deux mois seulement. Première difficulté pour les deux militants, la porte de l’immeuble est fermée. Malgré plusieurs tentatives en sonnant au hasard, ils doivent attendre quelques minutes qu’une personne sorte pour pouvoir s’engouffrer à l’intérieur. « Les gens sont parfois méfiants, explique Clément. Lorsque c’est un immeuble avec un gardien, il nous demande souvent de partir. »
10 h 45, la porte de l’écolo Dès la deuxième porte, un homme ouvre. Soulagement pour le binôme qui doit parfois se contenter de laisser un petit accroche-porte sur lequel un lien est inscrit pour effectuer le questionnaire soi-même plus tard en ligne. Encore endormi, Alain, 63 ans, accepte de répondre au questionnaire même s’il l’avoue, sur certains sujets « j’y connais que dalle ». Ce qu’il souhaite avant tout c’est « du travail pour les jeunes ». Quelques étages plus haut, c’est une porte bardée de stickers écologistes sur laquelle tombent Maurice et Clément. N’écoutant que leur courage, ils décident de frapper malgré tout. Souriante, la femme claque la porte dès qu’elle entend « nous sommes de la République en marche ». « C’est dommage, ce sont sûrement des gens qui s’intéressent à l’Europe et ont des choses à dire », soupire Clément.
11 h 15, débats interdits Je rejoins Maxime Boissière et Marie-Catherine Deladerrière dans une rue pavillonnaire. Une femme de 81 ans accepte de répondre à leur questionnaire. En réussite, le voisin accepte également de répondre. « Répondez bien, car on a besoin de l’Europe ! », lui lance la retraitée. Sourire gêné, le cinquantenaire n’est pas du même avis. « Certains pays ont besoin de l’Europe, mais pas nous. On s’en sortirait mieux seuls », tranche l’enseignant en génie civil.
« C’est parfois dur de ne pas répondre, concède Marie-Catherine, mais il ne faut pas orienter le test. » Des débats ont cependant lieu parfois une fois l’enquête remplie.
Quelques sonnettes plus loin, un homme accepte de répondre au questionnaire. « C’est très important comme démarche, pour savoir ce que les gens pensent, affirme Sami, qui salue l’initiative. Ce n’est pas parce qu’on ne vote pas que l’on n’a pas de choses à dire. » Le Cantilien a voté lors de la dernière présidentielle mais ne s’était pas déplacé en 2014 pour les précédentes élections européennes.
12 h 30, débrief’tout sourire Regroupement de l’équipe près de l’hôtel de ville pour un petit débriefing avec l’équipe. En tout 22 questionnaires ont été collectés, un joli score selon eux. « Les gens sont en attente d’en savoir plus sur l’Europe », assure Aziz Deme, responsable du comité de Déville-lès-Rouen. Pour intéresser tous les Français, il reste malgré tout encore du chemin à parcourir. En 2014, le taux de participation aux élections européennes dépassait à peine les 42 %.
Objectif élections Les élections européennes du 26 mai 2019 diffèrent en plusieurs points de celles de 2014 :
- Suppression des « régions » et retour aux listes nationales.
- Suite au Brexit, le nombre de députés de chaque pays évolue et la France compte désormais 79 sièges contre 74 en 2014. En revanche, le mode de scrutin reste inchangé : proportionnel à un tour."
Stéphanie PERON François VANHOVE
Article à retrouver ici : http://www.paris-normandie.fr/accueil/la-grande-marche-pour-l-europe-de-lrem-fait-etape-a-canteleu-FJ12934054