En janvier 2020, Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris, annonçait une « métamorphose urbaine » de la Porte de La Chapelle. Avec cette première proposition, qui lançait alors sa campagne, elle voulait piétonniser et végétaliser deux bretelles routières en créant un « jardin suspendu », « une forêt urbaine sur plusieurs niveaux ». En d’autres termes, elle souhaitait transformer une des principales Portes de Paris en « lieux de promenade ».

Un an plus tard, la réalité a rattrapé la candidate. Le projet éléphantesque accouche d’une souris. Toutes ces promesses ne seront jamais tenues !

Il suffit de lire la délibération détaillant les objectifs et le programme de réaménagement de la Porte de La Chapelle, soumise au vote du conseil d’arrondissement du 18e et du Conseil de Paris, pour le comprendre.

La « conférence citoyenne » promise l’an dernier n’a pas eu lieu. Les élus de la Seine-Saint-Denis n’ont pas été associés. La réflexion sur la débitumisation du quartier n’a pas débuté. Les objectifs sont retombés à des considérations très « terre à terre » : élargir les trottoirs, végétaliser les talus entre les bretelles du périphérique, nettoyer, réparer, remettre des ampoules, aménager les carrefours et améliorer la continuité des pistes cyclables.

Nous imaginons déjà les quelques fleurs bercées par le passage des 35 tonnes en bordure de périph’ : on est bien loin des promesses de campagne pour cette Porte du Nord de Paris !

Embellir la Porte de la Chapelle pour qu’elle devienne « un lieu aussi beau que l’esplanade des Invalides » c’est ne pas connaître ce quartier ni les besoins de ses habitants.

La consultation organisée sur ce projet auprès des habitants pointe pourtant ces nombreux besoins :

  • Réduire les nuisances sonores,
  • Améliorer la sécurité du quartier,
  • Aménager la portion Nord de la rue de La Chapelle,
  • Rendre accessible aux personnes à mobilité réduite l’entrée de la ligne 12.

C’est parce que nous avions, à l’époque déjà, clairement identifié les besoins et les attentes des habitants du Nord-Est de notre arrondissement que nous avions proposé, dans notre projet municipal, en 2020 :

  • L’installation de murs anti-bruit pour lutter contre la pollution sonore du périphérique,
  • La création d’une Police Municipale de proximité pour retrouver un espace public apaisé,
  • L’aménagement de la rue de La Chapelle jusqu’au rond-point pour améliorer l’attractivité commerciale, et le cadre de vie,
  • Un grand plan de refonte de l’offre de transports pour désengorger les transports publics mais aussi la circulation dans ce secteur, ...

A ceci s’ajoute la réflexion que nous avions mené concernant la formation professionnelle avec pour objectif de recréer de l’emploi pour les jeunes.

Aujourd’hui, nous demandons à ce que le comité de coordination de la concertation de Paris Nord-Est se réunisse, à nouveau, pour travailler à une vision globale de la zone soumise à de multiples projets.

Il est urgent que la mairie de Paris revoit sa copie. Les habitants de la Porte de La Chapelle méritent mieux que cela !

« La Porte de La Chapelle a besoin d’un investissement important et d’une vision globale ambitieuse et cohérente. Le projet soumis au vote est décevant et ne répond en rien aux problèmes profonds du quartier. » indique Justine HENRY, conseillère du 18e arrondissement.