Il y peu de temps, je regardais à la télévision un entretien entre des gens parfaitement informés et raisonnables: ils parlaient de la championne de tennis chinoise qui a disparu : Peng Shuai. J’ai été sidéré de leurs réactions. On aurait cru qu’ils n’avaient jamais entendu parler de l’URSS et de ses méthodes. Je parle bien de la grande URSS des fameux procès et des personnages qui disparaissaient sur les photographies, et qui n’était pas dirigée alors par des vieillards. Bref, ils s’étonnaient des autocritiques, des lavages de cerveau et des disparitions. Il n’y a pas de quoi s’étonner quand on a au moins entendu parler de ce qui se passait à l’est, avant la seconde guerre mondiale. Les régimes totalitaires ont tous plus ou moins les mêmes méthodes. La différence entre la Chine et l’URSS, c’est que M. XI et ses « camarades » sont jeunes, ou que le système a encore la force de les mettre à la retraite, ce qu’il perd déjà. Dans trente ans M. XI sera toujours au pouvoir, qui aura vieilli avec lui: il continuera à faire disparaître ses opposants, mais sans doute avec moins d’efficacité et le système aura, avec lui, pris de l’âge. À ce moment, s’élèvera une révolte contre un pouvoir qui sera jugé excessivement injuste. Il sera renversé par un autre personnage, qui deviendra à son tour dictateur et fera disparaître ses opposants, et ainsi de suite… Là est la différence entre la démocratie et le totalitarisme. Là est notre chance.
Aymar Delacroix