Le 11 février 2005 était votée durant le second mandat de Jacques Chirac la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, alors décrite comme un nouvel élan pour la prise en charge du handicap. 15 ans plus tard, le 11 février 2020, Emmanuel Macron a présenté une série de mesures pour améliorer la vie des 12 millions de personnes handicapées en France, à l’occasion de la Conférence nationale du handicap ; une conférence se tenant tous les 3 ans, comme stipulé par la loi de 2005.

En 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à faire du handicap une priorité nationale. Beaucoup a été fait depuis, notamment grâce à l’action de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées. Et devant une dizaine de ministres, quelque cinq cents élus locaux, parlementaires, représentants associatifs et personnalités, Emmanuel Macron a lancé "un appel à la mobilisation nationale" pour que les personnes en situation de handicap puissent être "des citoyens qui ont droit à une vie de dignité, une vie de liberté".

Trois objectifs ont ainsi été fixés. Le premier est de faire en sorte que plus aucun enfant ne soit sans solution de scolarisation dès la rentrée de septembre 2020. Rappelons que depuis la rentrée 2017, ce sont 60 000 enfants en situation de handicap supplémentaires qui ont pu être scolarisés et que depuis le début du quinquennat, un effort financier de 900 millions d’euros supplémentaire a été engagé par le ministère de l’éducation nationale. 87 % des élèves handicapés sont scolarisés à temps plein et le nombre d’élèves en attente d’un accompagnant a été divisé par deux à la rentrée 2019. L’effort de recrutement d’assistants d’élèves en situation de handicap (AESH), et pour rendre le métier plus attractif, sera poursuivi : 11 500 AESH seront recrutés d’ici à 2022 ; ils étaient 55 000 en 2017, ils seront 66 000 fin 2020.

Le deuxième objectif est que, "d’ici à 2021, aucune personne [ handicapée ] enfant comme adulte, ne soit laissée seule dans la recherche de sa solution". Un numéro de téléphone unique, le 360, entrera en vigueur dès le 1er janvier 2021 et permettra d’aider les familles à trouver un accompagnant scolaire ou une place en établissement. Rappelons que ce dispositif vient compléter les mesures annoncées à la fin de l’année dernière en faveur des aidants familiaux. Face au manque de place en France, 6 500 adultes et 1 500 enfants handicapés sont hébergés dans des établissements belges, dont le coût est pris en charge par la Sécurité sociale. Le président de la République s’est engagé à créer mille places en établissement entre 2021 et 2022 qui viendront s’ajouter aux 2 500 places déjà prévues.

Le troisième objectif est de permettre à chacun de vivre une vie digne, une vie libre. Pour rappel, en mars 2019, le droit de vote inaliénable a été accordé aux adultes handicapés sous tutelle comme s’y était engagé le chef de l’Etat en juillet 2018 devant le Congrès. En 2019, c’est ainsi plus de 3 000 majeurs sous tutelle qui ont voté pour la première fois lors des élections européennes.

  • Emmanuel Macron veut garantir le "droit d’être parent" et annonce une nouvelle aide financière pour aider les parents en situation de handicap qui en auraient besoin pour les gestes du quotidien (donner le biberon ou donner le bain à son enfant, etc.). Le dispositif de prestation de compensation du handicap (PCH) sera également étendu dès l’an prochain pour couvrir les aides ménagères.
  • Les personnes vivant avec un handicap irrémédiable ont par ailleurs désormais la possibilité d’avoir des "droits à vie" et n’ont plus à devoir justifier de leur infirmité tous les 3 ans pour percevoir la carte mobilité inclusion (CMI), l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) jusqu’à ses 20 ans, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et l’allocation adulte handicapé (AAH). Le droit à vie à la prestation de compensation du handicap (PCH) sera quant à lui ouvert d’ici fin 2020.
  • Soulignons que l’AAH a été revalorisée depuis 2017 pour atteindre 900 euros par mois et que 1,1 million de bénéficiaires ont bénéficié de cette augmentation à taux plein. Or, les délais d’attribution de cette allocation sont disparates et varient entre deux et huit mois selon les départements qui ont la charge de les attribuer via les maisons départementales des personnes handicapées. Emmanuel Macron s’est engagé à ce que d’ici 2021 toutes les demandes d’AAH soient traitées en moins de 3 mois. Pour ce faire, l’Etat allouera 25 millions d’euros par an en 2021 et 2022 aux départements pour les y aider. Le chef de l’Etat a, par ailleurs, pris l’engagement que "l’AAH ne sera pas diluée dans le RUA" (revenu universel d’activité), répondant ainsi à l’inquiétude de plusieurs associations craignant que l’AAH fasse partie des allocations pouvant fusionner dans ce revenu universel d’activité. Le RUA, qui pourrait concerner près de 15 millions de personnes à l'horizon 2023, devrait intégrer au minimum les actuels RSA, prime d'activité et allocations logement. Mais aussi, potentiellement, d'autres prestations, parmi lesquelles le minimum vieillesse. Le président de l'association APF France Handicap, Alain Rochon, s'est félicité de cette clarification : "Le discours est parfaitement clair, je pense que les éléments sont réunis (...) pour revenir à la table des négociations sur cette base".

Lors de cette 5e Conférence nationale du handicap, des mesures fortes et concrètes sont prises ; l’occasion pour le président de la République de démontrer une nouvelle fois sa volonté ferme de "construire une société pour tous et avec tous (…) une Nation qui s’enrichit de ses différences et permet à chacune et chacun de choisir sa vie", toujours dans l’optique de rendre "notre République un peu plus fraternelle".

Loin de l’image que lui colle – de très mauvaise foi – ses opposants politiques et quelques médias en manque de réflexion, Emmanuel Macron, une nouvelle fois, prouve qu’il est le président de tous, mais singulièrement de ceux qui manquent, de ceux qui souffrent, de ceux que notre République se doit d’aider et de protéger.

Rémi Chauvet, référent LaREM Paris 10


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