27 mai 2019
Communiqué de presse
Suite à la réunion péunion publique du 24 mai 2019
Comme nous l'avons appelé de nos voeux le 4 avril, une réunion publique d'information sur le projet d'embouteillage de l'eau s'est tenue hier à Divonne devant une salle comble d'au moins cinq cent personnes, elle devrait être suivie par une autre en septembre…
M. Scattolin, en prenant la parole pour introduire la séance, a immédiatement évoqué l'impossibilité du referendum que nous réclamons dans notre communiqué du 21 mai. Le motif exprimé étant le temps nécessaire à l'information des citoyens incompatible avec le calendrier électoral.
À la vue de ce qui va suivre, on peut admettre que l'information des citoyens pourrait durer une éternité tant la commune et la nouvelle Société des Eaux de Divonne de M. Sabaté restent évasives et refusent de répondre clairement aux interrogations légitimes des habitants.
On pourra d'ailleurs remarquer que M. Scattolin a su profiter de ce temps de parole pour mener sa campagne électorale par anticipation, revenant ainsi sur les projets en cours dont les divonnais entendent parler depuis si longtemps... Ainsi a-t-il mentionné le quartier de la gare, suspendu pour des recours qui risquent de reporter le lancement des travaux bien au-delà du mandat en cours, et bien entendu le futur centre thermal et aquatique déjà l'objet de polémiques sérieuses au sein de la population.
La parole a ensuite été donnée à l'embouteilleur qui, comme le 11 avril pour le huis clos, n'avait lui rien préparé, si sûr de sa prestation et de la docilité de l'auditoire. Sa présentation n'aura duré qu'une minute tout au plus, édifiante d'arrogance. La séance de questions devant une salle stupéfaite par tant de manque de respect ne fera que conforter ce sentiment de condescendance du personnage.
Quelques morceaux choisis des bribes d'information communiquées donnent le ton de l'entretien :
L'usine, "toute petite", conçue par "les meilleurs ingénieurs" sera "autonome en énergie" (comment ?), mais aura tout de même besoin de 40 emplois alors que 20 était annoncés précédemment et que des témoignages d'auditeurs venus d'autres villes thermales précisent que 8 personnes suffisent à faire "tourner une chaîne d'embouteillage", en trois équipes nous arriverions à 24 personnes.
Un staff administratif de 16 personnes (pour compléter ce personnel productif) nous semble quelque peu excessif ou du moins dénote d'un manque de professionnalisme inquiétant.
Cette petite usine sera approvisionnée par des véhicules "ni thermiques, ni électriques, mais d’une nouvelle technologie" (laquelle ?) qui "circuleront en dehors des horaires de pointe".
Les bouteilles seront ensuite exportées en Chine par transport maritime respectueux de l’environnement, un concept de "cargo à voile" a été évoqué (?!?!).
Concernant le recyclage, un système sera mis en place afin de récupérer les bouteilles (lequel ?).
La Chine ou des importateurs auraient déjà réservé 25% de la future production de l’usine. Il prévoit « une croissance de 20% par an du marché de l’eau en bouteille sur les 50 prochaines années ».
L’embouteilleur a par ailleurs osé regretter que les Français ne boivent pas plus d’eau en bouteille et se tournent trop souvent vers l’eau du robinet, ce qui l’oblige à aller trouver des débouchés si loin (?!?!).
Les questions suivantes restent sans réponse :
Quid du nombre de camions ? Du bruit ? Quel sera leur itinéraire ? Par la Suisse ou par le projet de quatre voies que la majorité gessienne veut mettre en œuvre ?
Un élu local suisse de Terre Sainte est venu signifier à M. Scattolin que, côté Suisse, ce projet dont ils subiront les conséquences sans avoir de pouvoir de décision est considéré comme un casus belli.
L’impact sur l’aggravation du déficit en eau potable du territoire que cela entraînera n’a pas été évoqué.
On pourra noter que la communauté d’agglomération n’était pas représentée. L’aspect financier n'a pas été évoqué autrement que par l'expression "mon argent" et "j'ai déjà investi un million et demi...".
Témoignages :
Une ancienne salariée de Danone a mis en doute le plan marketing de commercialisation de l'eau de Divonne en Chine.
Pour avoir moi-même, travaillé en Chine, pour deux employeurs différents sur la période de 1996 à 2007, je ne peux qu'être très sceptique quant à la pertinence du plan commercial évoqué.
L'étude de la protection du nom Divonne en Chine faite par le cabinet Nuss, après contrôle sur le site du China Trademark Office, ne présente pas d'enregistrement du nom Divonne autre qu'en caractères romains. "L’enregistrement d’une marque en caractères romains ne protège pas automatiquement de l’utilisation ou de l’enregistrement de la même marque ou d’une marque similaire rédigée en chinois. De ce fait, il est vivement recommandé d’enregistrer une version chinoise d’une marque étrangère. En outre, s’il n’existe aucun nom de caractère chinois pour une marque, il est fort probable que les consommateurs locaux en adopteront un, par traduction ou par translittération, mais pas nécessairement avec les connotations ou l’image que l’entreprise étrangère souhaite véhiculer. Comme la Chine exige des noms chinois sur des produits, l’absence d’enregistrement du nom en caractères chinois de votre produit, mentionné sur celui-ci, vous laisse vulnérable à des enregistrements de marque « de mauvaise foi » en Chine. Comme la Chine est un pays pratiquant le système du « premier déposant », la première personne ou société qui enregistre votre marque pour la Chine en obtiendra la protection. Ce qui résulte en une possible interdiction pour vous d’utiliser ce nom en chinois."
Deux Vittellois ont décrit leur désenchantement à la suite de l'exploitation de leur ressource en eau qui est littéralement pillée par le groupe embouteilleur, cette intervention a suscité un élan de sympathie vis-à-vis de ces courageux témoins mais aussi beaucoup d'inquiétude devant le silence de M. Sabaté…
En conclusion :
Cette réunion n'a pas apporté de réponses précises quant au projet d'embouteillage de l'eau de notre commune. Aucune explication précise concernant le plan commercial et le financement n'a été donnée. Ce projet semble être la partie visible de "l'iceberg" dont la Société des Eaux de Divonne ne serait qu'une façade cachant l’arrivée d’une multinationale voisine située à Vevey et qui rachèterait le tout une fois les autorisations obtenues ? D'ailleurs les réponses à mes questions du juriste qui a rédigé le contrat tendent à prouver que la commune aurait un droit de regard si un nouvel actionnaire devait reprendre les contrats signés avec la ville, mais il ne m'a pas été confirmé que ses contrats seraient rompus. Autrement dit, la ville devra négocier d'autres conditions, mais ne pourra pas s'opposer à la transmission des contrats à un autre actionnaire.
Le manque de clarté dans la conduite de ce projet conforte notre position.
En conséquence nous demandons :
- Un moratoire à effet immédiat sur la mise en œuvre de ce projet jusqu'au referendum,
- La tenue d'un referendum au plus tôt en septembre afin de respecter les règles électorales ou juste après les élections municipales si le nouvel exécutif élu s'était engagé à le faire.
28 mai 2019
Communiqué de Presse
Demande de referendum concernant le projet d'embouteillage de l'eau minérale de Divonne
Depuis l'élection du nouveau maire de Divonne les Bains, M. Vincent Scattolin, les divonnais assistent à la dégradation de la relation entre les citoyens et leurs élus.
Le sujet de la discorde tient au fait que le permis de construire de l'usine d'embouteillage de l'eau de Divonne a suscité une levée de boucliers de citoyens, sensibles à la protection de l'environnement, souhaitant que la commune s'engage à mener une politique très orientée vers la transition écologique en stoppant le projet.
Le manque de transparence et de sincérité de la commune dans ce dossier, que cela soit vis-à-vis des gessiens, ainsi que de nos voisins suisses, a mis le feu aux poudres !
Au sein du conseil municipal l'opposition fait valoir que le dossier économique présente de vraies "anomalies", indignes d'acteurs professionnels avec lesquels doit travailler une commune.
D'autre part un collectif de citoyens a manifesté son opposition au projet, faisant valoir les nuisances environnementales de celui-ci.
Face à cette contestation, le maire a invité les divonnais à une réunion publique le 24 mai qui risque de voir son audience largement déborder le périmètre de la commune. Cette réunion sera certainement l'occasion de manifestations bien inhabituelles dans notre calme petite ville.
D'autre part, le Grand Conseil de Genève tacle dans une motion récente, la ville de Divonne qui n’a pas impliqué la CCPG en son temps, celle-ci étant censée l’associer à la politique de l’eau.
Divonne En Marche pense que la moindre des courtoisies serait d'associer nos voisins à nos projets, surtout quand ils impactent leur vie, tel qu'il en sera avec le transport par camions des bouteilles d'eau minérale.
Nous avions fait remarquer le 4 avril sur notre page Facebook : https://www.facebook.com/divonneenmarche?
"Alors que les français exigent de leurs hommes politiques, une plus grande transparence, que dire de notre maire qui choisit le huit clos pour traiter ce dossier si important pour notre ville. Pouvons-nous concilier développement économique et transition écologique ? Devons-nous laisser ces deux notions s'affronter ? Divonne En Marche propose que ce projet ne soit plus secret et que nous puissions être complétement informés de ses tenants et aboutissants. Et alors, pourquoi ne pas consulter les divonnais en toute connaissance de cause, quant à sa réalisation ?"
Divonne En Marche doit constater que la majorité actuelle par son habituel mode de fonctionnement, très peu participatif, engendre les causes d'une crise déplorable que nous regrettons et dénonçons.
Notre position reste fermement attachée au respect démocratique de l'expression de la population quand il s'agit de projets lourds dont elle risque de supporter les conséquences.
Comme il est évident maintenant que les fondements même de ce projet d'usine d'embouteillage sont sujets à controverses, nous demandons que le maire dépasse le cadre d'une réunion publique, dont on sait que l'objectif est de ne rien changer, en organisant une consultation citoyenne sous forme d'un referendum.
Jean-Louis YGUEL Animateur du comité Divonne En Marche !